La Paimpolaise                                        

Paroles de Théodore Botrel


Quittant ses genêts et sa lande
Quand le breton se fait marin
En allant aux pêches d'Islande
Voici quel est le doux refrain
Que le pauvre gars
Fredonne tout bas:
- J'aime Paimpol et sa falaise,
Son église et son grand pardon,
J'aime surtout la Paimpolaise
Qui m'attend au pays breton.

Quand leurs bateaux quittent nos rives
Le curé dit: Mes bons fieux
Priez souvent Monsieur Saint-Yves
Qui nous voit, des cieux toujours bleus.
Et le pauvre gars fredonne tout bas:
- Le ciel est moins bleu, n'en dé;plaise
A Saint Yvon, notre patron,
Que les yeux de ma Paimpolaise
Qui m'attend au pays breton.

Guidé par la petite étoile
Le vieux patron, d'un air très fin,
Dit souvent que sa blanche voile
Semble l'aile d'un Séraphin...
Et le pauvre gars fredonne tout bas...
-Ta voilure, mon vieux Jean-Blaise,
Est moins blanche au mât d'artimon
Que la coiffe à la Paimpolaise
Qui m'attend au pays breton.

Puis, quand la vague le désigne,
L'appelant de sa grosse voix,
Le brave Islandais se résigne
En faisant un signe de croix...
Et le pauvre gars, quand vient le trépas
Serrant la médaille qu'il baise,
Glissant dans l'océan sans fond,
En songeant à la Paimpolaise
Qui l'attend au pays breton.


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