LE PETIT CHAPERON ROUGE                

Interprété avec succès par Louise Geffroy (née Etrillard)

sans discontinuer de 1913 à 1999

sur des paroles transcrites par Mémé: Eugenie ETRILLARD (née Epivent), 1885-1965

Voir une page autographe de Mémé

Un patissier demeurant

Dans la plaine de Montrouge

Avait une charmante enfant

Qu’on appelait p’tit chap’ron rouge

Ce nom, direz-vous, est bien singulier

Jamais je n'l'ai vu dans l’calendrier

Pourquoi l'app'lait-on petit chap'ron rouge

Je vais faire cesser votre étonnement

Ca v'nait tout bonnement

De c’que ses parents

Quand elle était p’tite l’avaient vouée au blanc

 

 

Un jour lui dit son papa

J’ai là depuis l’année dernière

Deux patés qui n’se vendent pas

Porte les à ta grand-mère

Elle a constamment des maux d’estomac

Le méd'cin a dit qu’il faudrait pour ca

Une nourriture tout à fait légère

Ca lui f’ra du bien ou j’me trompe beaucoup

L’enfant prend du coup

Ses jambes à son cou

Manière de courir pas commode du tout

 

 

Dans son chemin rencontra

Le loup qui lui dit Mamzelle

Au moins pour courir comme ca

Portez-vous de la flanelle

Non répond l’enfant je porte des patés

Qu papa envoie à Bonne Mémé

Fort bien dit le loup où demeure-t-elle

Tout là-bas bien loin sous ces peupliers

Bon ! faut essayer

Qui arriv’ra premier

Sot qui de nous deux arriv’ra dernier

 

 

 

Le loup part comme un coup d’vent

Arrive à la maisonnette

Qui est là dit la mère grand

Se dorlotant dans sa couchette

Le loup prend la voix du petit chap’ron

Lui dit j'vous apporte un nanan bien bon

C’est bien mon enfant tire la chevillette

Et la bobinette aussitôt cherra

L'scélérat entra

Grand maman croqua

Si bien qu’son bonnet fut tout c’qui resta

 

 

Sur sa tête mit le bonnet

Sur son nez mit les lunettes

Encore eut-il le toupet

D’appeler tout ça des bluettes

Je n'vois pas dit-il quel grand mal à ça

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Cette vieill’mémé avait des cot’lettes

Sèches comm’du bois, dures comme un mur

Je chang’rai c’est sur

Mon boucher Arthur

S’il vendait jamais bifteck aussi dur

 

 

Le p’tit chap’ron qui s’était

Attardé à la villette

Quoiqu’son papa l’défendait

A fumer un’cigarette

Arrive au logis se mit à cogner

Le loup lui répond en parlant du nez

C'est toi mon enfant, tire la chevillette

Et vient te coucher à coté de moi

Car il fait un froid

A geler les doigts

Et puis mon poêle fume et je n’ai plus d’bois

 

 

Bonne Mémé dit le chap’ron

Comme vous avez une drôle de mine

Ah! C’est fort bien mon mignon

J’aime cette remarque enfantine

Mémé vos yeux brillent comme deux lampions

Enfant, c'est l'effet d'ma satisfaction

Vot’bouche est plus grande qu’un four de cuisine

On mettrait dedans tout plein de rotis

Sitôt fait que dit

Le loup l’engloutit

Et puis ni ni ni mon conte est fini.

 

 

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